L’Ail

Allium sativum est le plus ancien légume cultivé.

Vingt six siècles avant notre ère, le pharaon Khéops la distribuait aux ouvriers qui construisaient sa pyramide pour leur apporter force et défense contre les épidémies. En reconnaissance, une gousse d’ail est gravée au sommet de l’édifice.

Cette plante au départ alimentaire est devenue un alicament, c’est à dire un aliment dont la composition explicitement formulée implique un effet actif sur la santé du consommateur.

Sa production actuelle mondiale est de 24 millions de tonnes par an. L’Europe en produit 300 000 tonnes et en importe 40 000 du plus gros producteur qu’est la Chine sous forme de bulbes déshydratés.

La partie utilisée en alimentaire comme en thérapeutique est le bulbe ou tête d’ail. Ce bulbe est constitué de gousses encore appelées caïeux.

L’ail, plante médicinale, s’utilise sous forme de poudre déshydratée par cryodéssication ou séchage à une température inférieure à 65°,  contenant au minimum 0,45% de son composant spécifique, l’alliine.

C’est ce composant soufré qui est rapidement oxydé en disulfures responsables de l’odeur caractéristique de l’ail coupé ou broyé. La richesse en constituants organo-sulfurés dépend de la variété cultivée et de l’origine géographique de l’ail.

Ses autres composants sont des fructanes, des flavonoides, des phénols, les vitamines B6 et C, le germanium, le sélénium.

Les propriétés thérapeutiques de l’ail sont nombreuses, les plus documentées concernent l’appareil cardio-vasculaire :

• • une action hypotensive par effet vaso-dilatateur périphérique, diurétique et inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
  • une action anti-athéromateuse par diminution de la biosynthèse hépatique du cholestérol, augmentation de la fraction HDL, effet anti-agrégant plaquettaire, action hypoglycémiante et antioxydante.

D’autres propriétés sont attribuées à l’ail :

• • anti-microbiennes et anti-fungiques
  • hépatoprotectrices
  • anti-allergiques
  • immunomodulatrices
  • son rôle dans la prévention de certains cancers fait l’objet de nombreuses études

Ses grandes indications se retrouvent dans l’accompagnement de traitements curatifs et préventifs de l’hypertension, du diabète , des troubles artériels, des conséquences de l’excès de cholestérol.

L’utilisation thérapeutique de l’ail frais a fait l’objet de nombreuses préparations à la limite de la recette culinaire : sirop d’ail, élixir, alcoolature….

Il s’avère plus approprié d’utiliser la poudre d’ail dont la composition se rapproche le plus de celle de l’ail frais. On considère que 300mg de poudre séchée correspondent à 1g d’ail frais. Cette poudre est incorporée dans une enveloppe gastro-résistante, ce qui évite l’inactivation précoce de l’alliine en milieu gastrique et la gêne que peut provoquer l’odeur caractéristique de la plante.

En gélule :

1 à 3 gélules par jour de poudre totale d’ail, dosées à 300mg, de préférence en cures de 10 jours par mois.

Les précautions d’emploi tiendront compte de la mauvaise tolérance gastrique au long cours, de l’odeur de l’haleine et de la transpiration, d’une interaction médicamenteuse avec l’aspirine, les anti-coagulants comme la warfarine , les anti-inflammatoires non-stéroidiens. On restera prudent face à des patients souffrant d’hypothyroidie mal contrôlée et on s’abstiendra d’une prise d’ail pendant la semaine précédant une intervention chirurgicale programmée.