Le Curcuma

Le rhizome de Curcuma longa, appelé autrement Curcuma domestica est utilisé depuis des siècles en Asie, Chine et Inde. Il  fait partie de la famille botanique des Zingiberacées dont on connaît comme parties prenantes le gingembre, la cardamone et le curcuma indonésien.

Le curcuma fait partie de la famille des épices , il est en effet le constituant majeur des «curries » à la base de la cuisine indienne. Son usage ancien reposait sur les besoins de conservation des aliments et le maintien de leur salubrité. On retrouve cet intérêt particulier des épices, des herbes aromatiques,  dans la culture gastronomique méditerranéenne à travers l’usage répandu des lamiacées : thym, romarin, sarriette…

Comme remède traditionnel, les médecines orientales chinoise et indienne, citent l’usage du curcuma à partir du VIIéme siècle dans le traitement de nombreuses affections : les fièvres, les affections respiratoires, les parasitoses intestinales , les maladies rénales….cela lors d’une utilisation par voie orale. Son application cutanée sous forme de pâte représente un soin traditionnel des coups, des ecchymoses, des plaies infectées.

Le curcuma longa fait l’objet à la Pharmacopée française d’une nouvelle monographie issue de la Pharmacopée chinoise. L’élaboration de cette monographie a été entreprise dans le cadre d’un accord entre les organismes de contrôle du médicament des deux pays.

Ses propriétés anti-oxydantes sont liées à la présence de pigments de couleur jaune, les curcuminoides, la curcumine représente 60% de ces pigments. L’apport  de ces nutriments anti-oxydants permet de lutter contre les radicaux libres responsables du stress oxydatif, à l’origine de l’accélération du vieillissement,  de maladies dégénératives et  de certains cancers.

Ses propriétés digestives sont diverses :

• il est cholagogue et cholérétique, il favorise la digestion en stimulant la sécrétion de la bile par le foie et son passage via la vésicule dans l’
• il est hépato-protecteur : il protège les hépatocytes de l’action de substances toxiques apportées par voie alimentaire, il possède une action préventive sur la survenue de cirrhose et de fibrose hé
• il est gastro-protecteur en s’opposant au développement de l’helicobacter pylori sur la muqueuse de l’estomac

Ses propriétés métaboliques sont intéressantes :

• en diminuant l’absorption intestinale des graisses, il permet de diminuer les taux de cholestérol et de triglycé
• il s’oppose à l’atteinte de l’endothélium des vaisseaux sanguins rencontrée au cours du diabète, du fait d’une double action, anti-oxydante et anti-plaquettaire.

Ses propriétés neuro-protectrices sont actuellement très discutées à propos du bénéfice qui pourrait être apporté dans les maladies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer ainsi que dans les tableaux dépressifs.

Son action anti-inflammatoire semble la plus développée actuellement dans le domaine de la recherche clinique, en particulier dans le domaine de la rhumatologie. Cela avec une bonne efficacité et une grande sécurité d’emploi dans les phénomènes aigus ou chroniques, par comparaison aux anti-inflammatoires non stéroidiens largement utilisés dans ces mêmes indications.

Cette action anti-inflammatoire passe par le biais de la synthèse des prostaglandines et la modulation de la production des granulocytes aux stimuli inflammatoires.

Son action antiphlogistique est la plus puissante des produits naturels.

Ses activités anti-parasitaires et anti-bactériennes intestinales contre les helminthes, le ténia ou ver solitaire et les entérobactéries de type salmonelles, ne remplacent pas toutefois les règles d’hygiène classique dans des régions aux situations épidémiques locales particulières.

En utilisation quotidienne dans la nourriture,  il réduirait par son action anti-oxydante certains facteurs de risque cardio-vasculaire liés à l’hypercholestérolémie et l’hyperglycémie.

L’ absorption intestinale de la poudre de curcuma  est renforcée par la prise dans un même temps de poivre, de gingembre et d’huile végétale, son utilisation culinaire et thérapeutique devra tenir compte de ses associations.

Pour son action anti-oxydante lors d’une prise au long cours, on utilisera la poudre de curcuma comme condiment associé au poivre ou au gingembre sur un plat quotidien au minimum. Lors d’une utilisation culinaire, il convient comme toutes les épices, de l’introduire dans la nourriture seulement au moment de servir. Cela,  afin de ne pas dénaturer l’épice par la chaleur au moment de la cuisson.

Pour renforcer cette action vis-à-vis du stress oxydatif, d’autres antioxydants connus peuvent lui être associés : les vitamines A , C , E et le sélénium , sans oublier l’importance  des légumes de couleur verte, jaune ou rouge , également riches en anti-oxydants.

Ses principales indications sont :                                   

 * digestives :   la dyspepsie,  ( nausées, perte d’appétit, digestion lente ), les gastrites chroniques, l’insuffisance hépato-biliaire, affections inflammatoires intestinales ( recto-colite ulcéro-hémorragique ), les affections bactériennes digestives ( salmonelloses, helicobacter pylori ) , les affections parasitaires ( taenia )                                                                                   * neuro-psychiatriques :  les troubles cognitifs des pathologies neurologiques dégénératives, les troubles dépressifs mineurs                                                                                                                       * ophtalmologiques : uvéite et  DMLA

* ostéo-articulaires : lors des poussées inflammatoires douloureuses d’arthrose et d’arthrite,  les douleurs articulaires et musculaires du sportif ainsi que les oedèmes douloureux articulaires post-traumatiques et post-chirurgicaux.

Pour préparer son infusion : on verse 150ml d’eau bouillante sur 1 cuillère à café de poudre de la plante + on laisse infuser 10 minutes + on filtre + on boit deux tasses par jour.

Une formule  « détox » pour assurer le bon fonctionnement de l’appareil digestif : on met dans une casserole contenant 1 litre d’eau, 3 cuillères à soupe de curcuma et 5 rondelles de  gingembre frais sans la peau +  on fait chauffer pendant 15 minutes. + une fois le mélange hors du feu, on laisse infuser 10 minutes + on filtre. +  on ajoute alors  3 citrons jaunes en rondelles et 3 cuillères à soupe à soupe de miel + on boit 2 à trois tasses par jour, chaud ou glacé.

En extrait sec :

Poudre totale de plante : 1 gélule à  350mg X2/j

En extrait fluide :

Teinture-mère : 25 gouttes X3/j

Extrait glycériné : 1 cuil/café X3/j

Un fort dosage peut entraîner des troubles digestifs, surtout chez les porteurs d’ulcères gastriques ou duodénaux.

Son activité cholagogue le contre-indique dans les lithiases vésiculaires connues.

Son association avec les anti-inflammatoires non stéroidiens n’est pas indiquée, de même avec les anticoagulants de type antivitamine K.

Son origine bio est indispensable pour préserver l’environnement interne et externe de l’utilisateur.